Un regard sur l’Egypte

Dimanche 05 Avril 2020-00:00:00
' Michèle Foulain

Jour 10 du confinement ! Ou une vie entre parenthèses. Au mois de janvier dernier alors que j’étais encore en Egypte j’ai appris, comme tout un chacun, qu’un
virus nommé Covid 19 menaçait la Chine et commençait à faire des victimes.
Je suis fondamentalement empathique et j’ai eu une pensée pour toutes les personnes concernées. Mais jamais, ô grand jamais, je n’aurais pu imaginer qu’en moins de deux mois le monde entier serait touché par ce virus tueur.
Notre monde moderne qui favorise les déplacements, les échanges, allait fournir l’occasion à la bactérie de se propager, telle une traînée de poudre. Au fil des jours, nous avons compris qu’il suffisait d’une seule personne contaminée dans un avion, pour que tout l’appareil soit touché, ainsi que chaque voyageur croisé dans l’aéroport, dans un hôtel, dans la rue ...
Tel un ennemi invisible, il est là tapi dans l’ombre, sans visage, sans odeur, mais implacable, toujours prêt à frapper d’innocentes victimes, au hasard des
rencontres.
En à peine quelques semaines, le monde entier devra lutter contre cette menace.
Et pays, après pays, les citoyens se confinent chez eux, dans un état de sidération totale.
L’Europe commence à payer un lourd tribu à cette guerre inégale, l’Italie comptabilise des morts par milliers, la France arrive juste derrière, et l’Espagne
suit de près.
Il ne m’appartient pas de juger des décisions prises par les gouvernements, mais à mon avis elles l’ont été beaucoup trop tard, et ce décalage dans le temps a
servi les instincts de tueur de ce fichu virus assassin ...
Depuis fort longtemps la médecine sait lutter contre toutes sortes de virus du plus anodin au plus sévère, mais le Covid 19 personne ne le connaît !
Aujourd’hui, en France rares sont les familles qui ne sont pas touchées par un ou plusieurs cas, et force est de constater que nous nous battons à mains nues contre l’ennemi. Nos soignants ne sont approvisionnés ni en masques, ni en gants... alors ne parlons pas de la population totalement désarmée.
Je voudrais saluer le monde médical qui s’expose chaque jour pour tenter de sauver les nombreux malades, les hôpitaux sont démunis, surchargés, mais aucun de nos anges en blouse blanche ne baisse les bras...
Les vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent la désinfection des lieux publics, des rues, partout en Egypte, sage précaution s’il en est, et que j’aurais aimé voir appliquer en France, mais ce n’est pas le cas. Je n’ai pu empêcher mes larmes de couler quand j’ai entendu que l’Egypte fermait son espace aérien, pour moi la symbolique était très forte, je ne pouvais espérer terejoindre Masr avant ? Dieu seul connaît la réponse.
Mais peut-être parce que je suis habituée aux tempêtes, j’écoute la petite voix qui me susurre que les beaux jours reviendront, les avions revoleront, et comme Saint Georges a terrassé le dragon, nous aurons raison de la bête immonde.
Et alors, je m’envolerai vers toi Masr et dans tes bras j’oublierai cette si sombre période, le coeur enfin apaisé...
Prends soin de toi et de tes enfants Oum el donia, et attends moi ! Insha Allah
Ana Masria